dimanche 2 mai 2010

De la marche vers le Rhône en compagnie de David Tresmontant



Nous étions quelques courageux à partir vers le Rhône depuis la Petite librairie pour observer les différents verts du paysage et aller vers le Rhône en compagnie de l'artiste David Tresmontant, fleuve qui était le but de notre petit périple. Il ne pleuvait pas. La halte chez des amis fut bienvenue et nous avons poursuivi notre route en devisant et regardant. Mais aussi écoutant ce monde des bords de fleuve. Oiseaux, roseaux, et feuilles dans le vent.

Je citerai encore une fois Thoreau:
""...le paysage n'appartient à personne, et le marcheur jouit d'une liberté relative(...) Profitons de ces opportunités qui nous sont offertes avant que viennent les mauvais jours."

Ou encore le poète Wordworth, cité par Rebecca Solnit, dans son beau livre sur l'Art de marcher:

Le guide que j'ai choisi
Ne serait-il au mieux qu'un nuage vagabond
Je ne saurais m'égarer...

"La marche transformée en art attire l'attention sur l'acte dans ses aspects les plus simples : en pleine nature, elle mesure l'un par rapport à l'autre le corps et la terre, en ville elle provoque des rencontres imprévues(...) et cette recréation du monde que le marcheur effectue en le  cartographiant, en traçant des chemins, en allant à sa rencontre."
Rebecca Solnit

C'est aussi le sens de ce qu'écrit Gustavo Giocosa, artiste lui-même en marche dans la ville à la recherche des écritures laissées sur les murs par d'autres artistes, anonymes:

"Comme les peuples du désert qui suivent les indices des caravanes disparues ou rivales, ainsi en approfondissant un esprit intuitif de recherche je suis devenu un « chercheur de traces ».

J’ai marché en suivant à la trace une fugitive forme d’art. En  marche.

Marcher serait donc un art ? En marchant on ferait de l’art ?

L’acte performatif de marcher est inséparable d’un choix de vie (conscient ou non), pour ces créateurs et pour la conception même de leur œuvre."

Nous avons ramené avec nous des traces, laissées par les humains ou la terre elle-même.
Qu'en ferons-nous?
Que ferons-nous du chardonneret?
Des grenouilles enfouis dans la vase de la roubine?
Du jardin potager abandonné entre les bambous?
De la cabane où jouait V. petite fille, avec son frère?
De la partition des rangées de vigne?
Du mouvement de l'eau?
Des odeurs de presque-pluie?
Des iris d'eau si jaunes sur les berges du contre-canal?
Des pierres ramassées et regardées, granit et ardoises?
Des paroles échangées? De la voûte des vergers?
D'un temps et d'un espace partagés?

A poursuivre.
Non comme la Chimère, mais comme oeuvre humaine.
Petite, modeste mais entêtée.

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