lundi 27 décembre 2010

America solitudes, James Sacré


Puis le vent n'est plus là, le ciel devenu très clair
A perdu la chaleur du jour.
Entre le froid et l'aboiement des chiens
On a mal au genou, ou c'est l'épaule
On dort à la fois dans le bruit des camions sur l'autoroute
Et dans l'immensité de la nuit secrète et devenue
tranquille.

On n'emporte que des mots, des mots

James Sacré, America solitudes, André Dimanche éditeur, 2010

dimanche 26 décembre 2010

Pour fêter une fin d'année, La rose de Jean Follain


L'argile une rose l'adore
disait l'homme blond
dans le train qui allait
au long des plaines grises
mais ne lui donnez pas à la rose
surtout de fumier.
Ah! le jardinier
est bon pour le courage.
Quand dehors je mange
les fleurs me ravissent toujours
la femme restant près de moi
sous le pommier tors.
Territoires, Jean Follain, nrf Gallimard

mardi 21 décembre 2010

Henry Miller, Le colosse de Maroussi, relu à Marseille


Vivre de façon créatrice, je m'en suis aperçu, signifie vivre de façon de plus en plus désintéressée; vivre en s'enfonçant de plus en plus dans le monde, s'identifiant à lui et l'imprégnant jusqu'au coeur, pour ainsi dire, de notre influence. L'art, comme la religion, me semble-t-il aujourd'hui, n'est qu'une préparation, une initiation à la vraie façon de vivre. le but, c'est la délivrance, la liberté: autrement dit: la prise en charge d'une responsabilité plus grande.

Henry Miller, le colosse de Maroussi

vendredi 17 décembre 2010

Le renard, Jean Follain, toujours


Dans nos nuits parfois rôde un renard
qui sur la terre dormante
cherche un vivre hasardeux
frôlant la feuille sucrée,
et d'un long rêve de rapines
d'enfance et de honte
empli pourtant des mystères du pain chaud
et du feu ardent des chaumières
l'on s'éveille la gorge altérée.

Jean Follain, Poèmes et prose choisis, Gallimard , 1961

mardi 14 décembre 2010

La pomme rouge, JEAN FOLLAIN, poèmes et prose choisis, 1961


La pomme rouge

Le Tintoret peignit sa fille morte
il passait des voitures au loin
le peintre est mort à son tour
de longs rails aujourd'hui
corsettent la terre
et la cisèlent
la Renaissance résiste
dans le clair-obscur des musées
les voix se muent
souvent même le silence
est comme épuisé
mais la pomme rouge demeure.

lundi 13 décembre 2010

Et voilà nous refermons les portes de la Petite Librairie, à l'année prochaine...dit le vent !


A la Petite Librairie samedi 11 et dimanche 12 décembre, il y avait Pierre Présumey


Il y avait aussi Jean-Christophe Belleveaux, Sophie G. Lucas, Daniel Labedan:
mais aussi Anne-Lise Blanchard et tant d'autres que je n'ai su prendre en photo, comme Anne Belleveaux, Hervé Bougel, Caroline Gérard...et merci, merci aux amis, amis, amis!

vendredi 10 décembre 2010

Demain la Petite Librairie ouvre ses portes!



Avec des poètes: JC Belleveaux, Pierre Présumey, Anne-Lise Blanchard, Sophie G. Lucas, Daniel Labedan, Hervé Bougel, Sylvie Durbec,
des éditeurs: Anne Belleveaux (Potentille), H.Bougel (Pré carré), Caroline Gérard ( Cousumain) Daniel Labedan (Etats-Civils), Véronique Agostini (Les Aresquiers),
des artistes : Novitz, Tillberg, Brendel, Calamusa, Delafont, Lehtinen, Rolland-Bellagamba, Leclerc, Agostini, etc...



VENEZ NOMBREUX VOIR, ENTENDRE, ECOUTER, GOÛTER aux NOURRITURES CELESTES ET TERRESTRES qu'ils nous proposeront!

mercredi 8 décembre 2010

A Boulbon, le 11 & 12 décembre, Anne-Lise Blanchard, le jour se tait...


Un dimanche passé
j'ai juste oublié
son commencement
sans doute très agréable

Consentir
à mourir encore un peu

A-L. Blanchard, Le jour se tait, Jacques André éditeur

mardi 7 décembre 2010

Daniel Labedan samedi et dimanche 11&12 décembre à Boulbon!


Shopping!Bang Bang!

En résidence

Dans le pré qui s'étend devant le mobil-home
Pam relit un roman sentimental allongée sur une large toile rouge
voilà où elle aimerait vivre avec Marin en définitive
avec des collines bleutées en arrière-plan

de préférence dans les premières pages
quand le sujet est encore incertain
et que personne ne peut deviner
où mènera l'histoire

D.Labedan & JM Flahaut, Shopping Bang Bang, A plys d'un titre éditions

dimanche 5 décembre 2010

Sophie G.Lucas samedi 11 décembre à Boulbon



depuis des heures on

dit

qu'il faudrait débarrasser

la table mais on ne se lève pas

on plante un couteau

dans des peaux d'oranges

on fait des trous dans

la conversation

on raye le fond des

assiettes


on tue les vieux jours


Sophie G.Lucas, On est les gens,

A Boulbon, le 11 & 12 décembre, Pierre Présumey


Le grand garçon s'élève au-dessus des sapins.
Il offre son sourire et ses épaules larges.
Le ciel et les nuages se laissent traverser;
Le grand garçon s'empare de l'espace.

Le grand garçon meurt en silence.
Le ciel a repris la place
Qu'il lui avait donnée.

Le grand garçon s'élève au-dessus des sapins.
La nuit ne le retient plus contre elle,
Le ciel se laisse traverser par lui,
Son enjambée bientôt passera la vallée.

Pierre Présumey, Le Grand Garçon, pré carré éditeur

vendredi 3 décembre 2010

A BOULBON (13) LE 11 ET 12 DECEMBRE 2010



Et voilà le plan pour ceux qui doutent de trouver l'adresse!

à Boulbon, le 11 & 12 décembre, Jean-Christophe Belleveaux,



neige, premier mot de l'année
portulans de l'angoisse
- navire au départ nonobstant,
toute la grande agitation de l'écume,
des cris sur les quais, des docks
enfiévrés de contrebande:
la vie essentielle, le Réel maquillé, l'artifice:
le film commence

au soir je fume à l'entrée du pavillon,
dans l'air gelé
sous video surveillance

puis je progresse
dans l'atmosphère grasse, huileuse,
jusqu'à ma chambre,
tel un scaphandrier

J-C Belleveaux, CHS, Contre-allées

mercredi 1 décembre 2010


Poème d’anniversaire.

Pour Bernard Noël

S’il y avait juste un mot à dire,
rien qu’un mot, au centre des rayons
du pneu de la pensée,

là où ça circule avec une densité
de ruche la nuit, d’orchestre
avant le premier bruit,

s’il y avait un mot divisé en deux, main
tenant moins que l’avenir, plus
que le souvenir,

ici je te l’ouvrirais, je te l’ouvre,
paume de résonance, ce jour
des débuts.
Denis Hirson