dimanche 25 octobre 2009

Florence Emptaz, une lecture, un atelier, automne 2009


La Petite Librairie des Champs a accueilli Florence Emptaz qui a lu des extraits de son livre la Fête des Mères et animé un atelier d'écriture.
Un extrait:

A Maroeil, lorsqu'on parle du couple formé par mes parents, on dit:"l'Ours et la Poupée". Mes copines de classe me l'ont appris - et ma mère, un jour me le confirme. A ses yeux la formule souligne avec justesse leur disparité: lui, imposant et mal léché à ses heures - "ton père, quel caractère!", et elle élégante et soignée, toujours souriante. Elle n'a pas l'air de s'apercevoir qu'il est aussi désobligeant d'être comparé à une poupée qu'à un ours - sinon plus.
Je n'aime pas être la fille d'une poupée.

jeudi 22 octobre 2009

D'après nature, WG Sebald


Quand le matin se lève,
que la fraîcheur de la nuit
s'en va dans le plumage
des poissons, qu'à nouveau 
devient visible l'alentour
de l'air, alors je fais parfois
confiance à la paix et
je prends la résolution d'un nouveau 
départ, une excursion 
peut-être dans une région
pour ornithologues en tenue de camouflage.

D'après nature, WG Sebald, Actes Sud

lundi 19 octobre 2009

Exposition d'Elisabeth Béraud à La petite Librairie: vernissage le 23 octobre à 18 heures


" il n'y a qu'un voyage
et il est de commencement."

Sylvie Fabre G
Le voyage de la Petite Librairie se poursuit dans la peinture et la poésie.
Nourritures essentielles que nous partagerons ces trois jours d'ouverture, du 23 au 25 octobre.

vendredi 16 octobre 2009

Marseille éclats& quartiers, de Sylvie Durbec chez Jacques Brémond éditeur


Le livre est disponible chez l'éditeur, dans les bonnes librairies et à la Petite Librairie des Champs!

jeudi 15 octobre 2009

L'approche des montagnes, Philippe Jacottet


C'est encore une énigme à l'horizon paisiblement campée, une merveille qui nous accompagne tous les jours et semble souhaiter  d'être comprise. Mais les mots traînent après eux des représentations machinales qu'il me faut écarter.
(...)
Pour un temps, mon amour, si j'ose encore vous appeler ainsi puisque je ne vous traite pas toujours avec la douceur de l'amour, restez ainsi couchée; l'homme le plus démuni, même s'il ne peut pas s'exprimer, même dans la poussière et les haillons, a connu le secret de ces pentes, l'attrait de ces vallées qu'éclaire la nuit, de toute cette masse écroulée, abandonnée, bienheureuse d'être écroulée; et voici maintenant la pluie qui commence à tomber dans l'herbe, sous les rabres, une buée qui brouille le regard, une chaleur de lessiverie dans le repli des montagnes.

P.Jacottet, La promenade sous les arbres, La bibliothèque des arts 

lundi 12 octobre 2009

Sur la route, en compagnie des petites joies


 

Il existe sur le bord des routes des tristesses mais aussi des joies gentiment assises dans l’attente du passager qui les relèvera et lorsque passe le promeneur et son bâton, suivi de son chien-tendresse, alors joies et tristesses se dressent, prêtes à nouveau à reprendre la parole et à faire cortège à celui qui avance dans le paysage endormi, comme si chaque fois tout pouvait recommencer à s’animer à cause du bruit des pas sur le chemin et du bâton qui le accompagne et du chien qui court en avant de son maître et jamais ne dévore les petites joies et les grandes tristesses, mais leur fait la fête et tendrement les lèche de sa bonne langue rose et noire, tous les trois, passant, chien, bâton, permettant au monde et au paysage de se réveiller une fois encore, comme tous les matins, grâce au promeneur et à son chien, au bâton aussi qui rythme l’éveil du soleil sur la colline en face et fait voler la poussière blanche du chemin, tandis que les premiers oiseaux se mettent à croire eux aussi que le matin vient et avec lui tout ce qui s’ensuit dès que la lumière est posée sur la journée, comme le fait le peintre sur la toile vide, et voilà que je cours et voilà que je lèche et voilà que petites joies et grandes tristesses sautent dans mes bras et voilà que.

Inédit, La voix des hommes, SD

jeudi 8 octobre 2009

OUVERTURE DE LA PETITE LIBRAIRIE/ 23-25 octobre à BOULBON


Un an déjà! Voilà le programme de la prochaine Petite Librairie:
La petite librairie sera donc ouverte les 24 et 25 Octobre, sur le thème : 
L' écriture biographique: du récit à la prose poétique,
et ce, du Samedi à 16 heures au dimanche 25 Octobre à 18 heures,Exposition "Emergences" d'Elisabeth BERAUD, peintre, Attention! le vernissage aura lieu le vendredi 23 Octobre à 18H30. Il sera suivi d'un apéritif et d'une surprise. (Photo C.S: atelier d'E.B)
Elle accueillera l'écrivain Florence EMPTAZ, pour son livre "Fête des mères", paru en Mai 2009 aux éditions STOCK,
 - rencontre-lecture, samedi à 18 h 00, avec l'auteur, suivie d'un apéritif,
 - atelier d'écriture animé par l'auteur sur le thème: "le secret de l'autre", le dimanche de 10H à 13 H...

Lecture de Sylvie DURBEC, dimanche à 16 heures: "Marseille, éclats et quartiers", Editions Jacques BREMOND, publication Septembre 2009
 


Enfin, l' assemblée générale de l'association a été fixée le samedi 24 Octobre à 14 H 30, l'ordre du jour: bilan de la 1ère année, élection du bureau, campagne d'adhésion, projets en cours, et renouvellement de l'adhésion...

jeudi 1 octobre 2009

Marseille, un éclat, un quartier, le château d'If


Plus que les îles faciles et douces aux enfants

c'est la mer qui se charge de nous ouvrir

le regard en trois

Trois quartiers? Trois îles d'or et de pierre blanche?

Dis, petite, que veux-tu?

Trois navettes ou trois bateaux sur l'eau?

Qui préfères-tu, ton père, ta mère ou la mer?

Garde-toi de répondre et couche-toi au fond du bateau.

 

Ma mère connaissait un homme amateur de cinéma au beau nom Benjamin

dont le père en 1925

était gardien sur l'ilôt d'If

voilà qui emporte plus loin que Miquelon

mon envie de fuir

 

Une amie projectionniste ambulante de cinéma me raconte qu'elle a un ami

qui va passer l'hiver dans le phare de la Gacholle

 

Mon père m'emmena avec lui sur la mer un jour de tempête.

Aucun bateau sauf le nôtre ne partait ce jour-là.

Aucun, sauf celui minuscule où nous embarquâmes bravement parce que mon père me l'avait promis.

De ce que je vis et connus, le sel et le froid, le vivant de l'amer,

mon père fut l'homme-fée. (...) 

Dans le poème que j’écris depuis le commencement de Marseille sur ma peau

La lettre Z se promène

Sans queue ni tête dans mes mots

Les moments de folie les maux de tête aussi

Et c’est la lettre que je préfère

Finale de tous les rêves ensemble et de tous les livres

Conclusion hésitante entre l’enfance et la mort

Z est une porte ouverte entre la mer et l’océan les oiseaux dansent sur une île

Z s’y promène nue

 

 

 

Je n’ai plus d’anneau autour de la taille

Marseille n’entoure plus mes os comme un anneau

Mais la lettre Z résiste sur ma peau

Elle est le commencement du poème et la fin du commencement

Elle seule est Marseille et Orient Asie et Finlande

Je chante la lettre et le mot absent dans la lettre

Je chante l’absence des mots et la présence des lettres 

 

 

 

 

 

Tout mon squelette on le verra

Est tatoué de lettres

Clic cloc clac ça fera

Et ce seront des Z

Comme un jazz assourdissant de Marseille

Qu’on entendra

Quand SD mourra