lundi 28 février 2011

samedi 19 mars au Théâtre des Carmes à avignon

samedi 26 février 2011

Embarquez-vous pour la Petite Librairie du 12 & 13 mars, voilà le programme!


Le Moulin Brûlé ‑ 13150 Boulbon

***

PRINTEMPS POÉTIQUE !

Samedi 12 mars

Ouverture à 15 heures

17 heures : lectures croisées de Jean-Damien Roumieu et Aurélia Lassaque

***


Dimanche 13 mars

A partir de 14 heures brocante poétique où

trouver de petites merveilles

pour aider la Petite Librairie

à poursuivre l’aventure


16 heures : "Sable et Tonnerre" : un petit tour de la poésie amérindienne du "continent de la tortue"

lecture à plusieurs voix de poèmes (avec des morceaux en langue indienne) tirés de l'Anthologie de la poésie Amérindienne (contemporaine) Bacchanales n°42 Le Temps des Cerises. - Tour de Terre en Poésie (anthologie multilingue chez Rue du monde) à l’initiative de la comédienne Eliane Berger




Merci de diffuser ce message !!!

Contact :
Sylvie Durbec
Le Moulin Brûlé
13150 Boulbon
France
durbec.sylvie@orange.fr
04 90 43 94 82
06 26 41 70 42
http://lapetitelibrairiedeschamps.blogspot.co

mardi 22 février 2011

Nous recevons Aurélia Lassaque et Jean-Damien Roumieu, poètes, le 12 & 13 mars à la Petite Librairie des champs


De sa maire beguèt lo lach,

De sa femna manjèt la carn,

De sos dròlles cremèt los cervèls,

Pr’aquò compren pas sa solesa.

Son ostal bèu la pluèja,

Sa terra engolís las pèiras.

Demorarà lo rei de l’istòria que conta,

Es lo privilègi dels mostres d’aiçaval.

Il a bu le lait de sa mère,

Mangé la chair de sa femme,

Brûlé la cervelle de ses enfants ;

Mais il ne comprend pas sa solitude.

Sa maison boit la pluie,

Sa terre avale les pierres.

Il demeura le roi de l’histoire qu’il raconte

C’est le privilège des monstres d’ici-bas.

poème d'Aurélia Lassaque, traduit en français par ses soins




Parole dans le sang,
la sueur, la pierre.

Braise d'un feu
qui ne s'éteint pas.

Au brou de noix
ma destinée.

Me poursuit la proue
et l'éperon de ma vallée.

Le sang cathare
se fait éclat dans les nuées.


Jean-Damien Roumieu

poème extrait du recueil " Entre l'air et le feu " paru à "l'Arbre à paroles"en juin 2010

dimanche 20 février 2011

Livres lus, livres aimés en compagnie d'une chouette...


D'abord lire. En attendant le Petite Librairie des Champs du 12 et 13 mars.

Par exemple Le bonheur par des temps éloignés du bonheur, de Wilhelm Genazino aux éditions Christian Bourgois, où une crotte de chien permet au narrateur de réfléchir aux ruses des humains pour tromper leurs congénères et à bien d'autres pensées le concernant lui et Traudel, sa compagne, entre déraison et drôlerie.

Ensuite, Emilio, les blagues et la mort, de Fabio Morabito, aux éditions José Corti, pour entrer dans un cimetière mexicain à la recherche de l'immortalité avec un jeune garçon surprenant.

Mais aussi un long poème pour découvrir une Amérique de la lenteur, America solitudes de James Sacré aux éditions André Dimanche.

On peut aussi suivre Cees Noteboom dans des récits pleins d'une énergique mélancolie, La nuit viennent les renards, chez Actes Sud.

Lire et relire Gustave Roud. Robert Walser. Ne pas céder au découragement.

Et lire les nouvelles de La lettre de Buenos Aires d'Hubert Mingarelli aux éditions Buchet-Chastel:
" Il y eut un jour de mer, une nuit, puis la moitié d'un autre jour. Nous laissâmes derrière nous la grande île de la Gonâve et vîmes Port-au-Prince..."

dimanche 13 février 2011

Prochaine Petite librairie des champs le 12 et 13 mars!


A noter dans les agendas avec Jean-Damien Roumieu et Aurélia Lassaque, un printemps des poètes qui commence à la Petite Librairie des Champs!

vendredi 11 février 2011

Première culbute de Karla Olvera


Première culbute de Karla Olvera, trad. sylvie durbec (fragmento)

Je tombai aux lignes d’une lettre comme un miroir

Je tombai très vite cheveux volant au ciel

Chauve-souris en fuite heurtant le vent

Je tombai poings ouverts et pieds en avant

Je tombai les falaises et espaces libres

Je tombai mille crabes en dessous du sable

Je rencontrai des télégrammes en tchèque

Je lus des messages dans des bouteilles

Je rêvai avec les frères Montgolfier

Je tombai et installai une tente en Mongolie

Arrivée dans un kit cinématographique

Chien jaune

Toiles

Chèvres

Bols

Plateaux

Charrettes

Tout ça miniature

Et démontable

Je tombai à l’horizontale

A travers des plaines vertes sans fin

Je tombai en suivant l’ horizon

Zig zag zag zig

Je tombai de toute la largueur du ciel

Et à l’envers.

jeudi 10 février 2011

Primera volcadura/Première culbute de Karla Olvera le 6 février


Un événement au Moulin Brûlé: traduction et lecture d'un continent à l'autre:

jeudi 3 février 2011

Un superbe texte de Yves-Jacques Bouin!


Bouin est un autre

un nom c’est comme une anse” enfin bref

on vous prend en effet par votre nom pour

vous emporter pour vous manier et tripoter

ad libitum Monsieur vos papiers*

Si j’entends qu’on appelle quelqu’un par son nom : Bouin, par exemple. “Hé Bouin !” Si je me retourne, si je réponds : Tout va bien, tout va bien pour l’entourage ; les événements se déroulent normalement, il n’y a rien à dire ; tout porte à croire qu’il s’agit de mon nom ; qui m’a appelé est rassuré, sans même sans rendre compte ; ceux qui me connaissent sous ce nom, sont également satisfaits : c’est logique, c’est mon nom. Qui se cache sous ce nom n’intéresse pas la plupart, il suffit de connaître l’enveloppe, voire même le nom sur l’enveloppe. Mais, si je ne réponds pas – à quel nom répondez-vous ? demande-t-on souvent – si je ne réponds pas, alors l’appel est renouvelé, d’autres interviennent pour me prévenir, certains même qui ne me connaissent pas, mais ne doutent plus à présent qu’il s’agisse de moi ; on s’agite, on n’hésite pas à m’interrompre, à me tirer par la manche, par sollicitude croit-on, pour me rendre service – “je n’entends donc pas ?!” – mais surtout parce que quelque chose vient de se rompre dans la logique et c’est intolérable : on doit, il faut, c’est un devoir, de répondre à son nom. Et si je ne réponds pas, je devrais répondre de cette attitude ; “Bouin !” j’étais dans une direction et je me retourne comme une crêpe ; Je suis appelé, je dois être happé. Ou alors on me croira sourd ou distrait ou fâché. Personne ne pense que ce n’est pas moi. On me connaît sous ce patronyme. A présent, ceux qui ne savaient pas mon nom me trouvent singulier, voire impoli, déplaisant ou bizarre. Pour eux, nul doute que mon nom est ce nom et pas un autre. Aucun ne pense que je peux ressentir une sorte de lassitude ou de révolte à répondre immédiatement, systématiquement à ce nom-là plutôt qu’à l’autre (à ce titre, qu’est-ce qui nous différencie du chien ? on l’appelle il accourt, l’oreille pointue, la langue pendante, la queue joyeuse). « Hé Pavlov ! - Oui c’est moi, c’est pour quoi ? – Pour rien, juste pour voir. » Je sais que si je m’obstine à ignorer mon interlocuteur. Ceux qui m’appellent Bouin, que cachent-ils derrière mon nom ? Chacun y met son image personnelle, une silhouette, un croquis, une ébauche qu’il me serait sûrement difficile d’envisager, de reconnaître. Imaginer simplement la différence de portrait qu’il y a dans la tête de mon concierge lorsqu’il jette dans la boîte, après un tri sérieux, les lettres à mon nom, et dans celle de ma femme l’inscrivant sur l’enveloppe de sa lettre d’amour, ou dans celle d’une secrétaire de je ne sais quelle maison de vente par correspondance : “Madame Bouin… notre directeur est heureux de vous annoncer que vous avez été choisie pour le tirage exceptionnel” etc.

Et à tous ces courriers il faut que je réponde ; à des lettres qui ne portent même pas mon nom ! les orthographes sont en effet souvent très fantaisistes. Bouin, c’est trop bref, trop sec, c’est sourd comme un coup de poing. Alors chacun y va de son invention, et cela sans imagination aucune, non ! par simple inattention ; et je reçois en direct du droit, par omission, de vaporeux Buin ou des Boin à étaler sur une tartine ; par addition, des Brouin frileux, des Blouin québécois, des Bouine médicamenteux et un peu efféminés, des Boulin joueurs de pétanque, des Boudin gastronomiques ou scatologiques, des Bonin débonnaires, des BouAin atypiques ; par substitution, des Douin dodus et douillets, des BoVin bucoliques, des Pouin menaçants ou parasites capillaires ; à la fois par substitution et omission des Boiz un peu déjantés en forme de crevaison onomatopéique ; ou encore cumulant omission, substitution et addition et comme en réaction, des Boïng , sans parler d’ostentatoires permutations et addition substitutives telles que Bonux ; ça vous lessive un homme, n’est ce pas.

Oulipo en piste ! Oulipiste au pot ! Oulipo tête de mot ! Oulipien tête de Bouin !

Mais nom de moi, c’est Bouin qu’on m’appelle, BOU-IN, en deux syllabes, mais qui obstinément s’écrasent l’une sur l’autre, sans doute à cause du hiatus entre les deux voyelles qui se télescopent et forment une confuse bouffée de sons qui pousse les lèvres vers l’avant dans un borborygme inaudible, quoiqu’on fasse. Et si l’on insiste, le ridicule est en embuscade : “Votre nom ? – Bouin. – Comment ? – Bouin : avec BOU ! ! ! comme pour faire peur et IN ! ! ! comme lorsqu’on est surpris : Bouououh ! Hein ? !” Ce n’est pas que j’y tienne particulièrement à ce nom, mais c’est le mien ; c’est mon nom ! (il y aurait peut-être à dire sur l’effet miroir de ce palindrome formé par ces deux mots : mon nom.)

“Regardez-le ! voilà la situation retournée, comme une carte… d’identité peut-être : il y a un instant, il caressait l’intention de ne pas répondre à son blaze, par lassitude disait-il, blasé, à vue de nez, par son nom ; et le voilà à présent à courir dans l’autre sens, à couiner à la cantonnade, à bouiner à qui mieux mieux, il le brandit ce nom honni, comme un étendard. Il va finir par se faire appeler Arthur celui-là !” – Et pourquoi pas ? Très souvent, quand j’entends ce prénom, Arthur, je lève le nez… Mais ne vous méprenez pas, c’est seulement par jeu, par simple nostalgie poétique, car je le sais bien : Arthur est un autre. Non, moi mon nom c’est Bouin avec, contradictoirement, BOU au début et IN en deuxième. “Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme ! On pouvait dire…Oh ! Dieu !… bien des choses en somme.” …

Allons, restons calme, tout a déjà été dit et mettons donc ici un Bouin final.

mes papiers taille poids empreinte digitale et

signe particulier tu peux toujours faire le tour

du monde c’est comme si tu ne bougeais pas tu

es immobile sur ton passeport*

[*] Les citations sont extraites de Grabinoulor de Pierre-Albert Biro.

mercredi 2 février 2011

Sylvie Durbec le 10 février à la Médiathèque de Port de Bouc

Médiathèque Boris Vian
rue Turenne 13110 Port de Bouc
04 42 06 65 54

exposition Brigitte Palaggi jeudi 10 février à 18.30
lectures de Sylvie Durbec et Denis de Lapparent

mardi 1 février 2011

Karla Olvera, un poète mexicain à Boulbon, Primera volcadura


Caí los renglones de una carta que era como espejo.

Caí precipitadamente con los cabellos volando al cielo,

murciélagos en fuga chocando contra el viento.

Caí con los pies en punta y los puños abiertos.

Caí los acantilados y los aires

Caí la arena mil cangrejos abajo

Encontré telegramas en checo

Leí mensajes adentro de botellas

Soñé con los hermanos Montgolfier.

Caí y tendí una tienda de Mongolia

venía con kit cinematográfico:

perro amarillo

telas

cabras

tazones

bandejas

carretas

todas miniaturas

desarmables.

Caí de manera horizontal

por planicies verdes infinitas

caí quebrando el horizonte

en zig-zag, zag-zig

Caí a lo ancho del cielo

y al revés.