Pour une langue de janvier
La langue de janvier court les trottoirs et défonce le bitume
pour faire parler la voix des pierres
en hiver au printemps sur l’avenue
à Avignon marchant
à Tunis rêvant
la mer est bleue partout et le ciel et même l’eau
sous nos pieds charrie encore un peu de nos rêves
je croise Antonin Artaud dans un restaurant sfaxien
et plus loin la silhouette élégante d’un vieil homme
tous deux dansant un peu sur place comme si la rue
avait un sol tremblant sous leurs pieds et leurs mains
la langue poursuit sa route et traverse la rue sans voir
aucune menace aucun danger que l’avenir qui court
et les deux chibanis de la rue du Caire et moi avec eux
nous sommes ici
et puis un peu plus loin
avec dans la bouche une langue qui tourne et retourne
le sens des croisements de gauche à droite puis retour
à la maison blanche et bleue
je revois un poète
remontant vers Sidi Bousaïd
depuis la mer
en chantonnant
enroulé dans sa serviette
et nous parlons la même langue en courant sur les trottoirs
une langue à l’encre rouge blanche et verte avec du bleu autour
grand merci je rends au netvibes d'oeuvres ouvertes qui m'a fait découvrir ce blog, dans la lecture duquel je vais m'ébattre
RépondreSupprimer