lundi 17 janvier 2011

Pour une langue de janvier


Pour une langue de janvier

La langue de janvier court les trottoirs et défonce le bitume

pour faire parler la voix des pierres

en hiver au printemps sur l’avenue

à Avignon marchant

à Tunis rêvant

la mer est bleue partout et le ciel et même l’eau

sous nos pieds charrie encore un peu de nos rêves

je croise Antonin Artaud dans un restaurant sfaxien

et plus loin la silhouette élégante d’un vieil homme

tous deux dansant un peu sur place comme si la rue

avait un sol tremblant sous leurs pieds et leurs mains

la langue poursuit sa route et traverse la rue sans voir

aucune menace aucun danger que l’avenir qui court

et les deux chibanis de la rue du Caire et moi avec eux

nous sommes ici

et puis un peu plus loin

avec dans la bouche une langue qui tourne et retourne

le sens des croisements de gauche à droite puis retour

à la maison blanche et bleue

je revois un poète

remontant vers Sidi Bousaïd

depuis la mer

en chantonnant

enroulé dans sa serviette

et nous parlons la même langue en courant sur les trottoirs

une langue à l’encre rouge blanche et verte avec du bleu autour

SD

1 commentaire:

  1. grand merci je rends au netvibes d'oeuvres ouvertes qui m'a fait découvrir ce blog, dans la lecture duquel je vais m'ébattre

    RépondreSupprimer