Sans entrer
Derrière la porte sans vitres, deux têtes de remords s'encadrent dans un sinistre jeu de grimace amicale. Et par l'autre porte entr'ouverte - celle qui les protège assez mal de la nuit - on aperçoit le rayon où s'alignent les livres, où se réfugient les rires et les mots des veillées sous la lampe, sous la garde d'un très vieux portrait - menaçant de son éternel sourire ironique.
Et tout s'étouffe et s'assoupit en attendant le réveil, la lumière et la vie, et, plus que tout, la fin de l'effroyable rêve.
Pierre Reverdy, Sable mouvant, nrf/poésie Gallimard
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