mardi 15 novembre 2011

la folie des morts, Lucetta Frisa


CHANSON DU MATIN

Apporte-moi le matin dans une tasse

avidement je le boirai

et

par cette vieille porte rajeunie je sortirai.

Ecrasée par des souliers gris

le matin fragile s’épuise et dérive

transformé en rêve des origines,

bouche tremblante sans mémoire ni salive.

Plus tard, à la fin du jour

je n’aurai plus soif.

Apporte-moi l’alphabet

l’or ancien des syllabes

où sifflent les vents cosmiques

qu’ils tissent ici la bonne nouvelle

l’arrêtant dans la pierre et l’acier-

qu’elle dépasse l’information émiettée

- la chronique des petites journées.

Au moyen-âge, un filet de lumière traverse

le pain et le livre du moine à son réveil.

Je répète en moi ses gestes

m’obligeant à me souvenir.

Le rossignol et le hibou

ne chantent-ils pas de concert

certaines nuits ?

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