CHANSON DU MATIN
Apporte-moi le matin dans une tasse
avidement je le boirai
et
par cette vieille porte rajeunie je sortirai.
Ecrasée par des souliers gris
le matin fragile s’épuise et dérive
transformé en rêve des origines,
bouche tremblante sans mémoire ni salive.
Plus tard, à la fin du jour
je n’aurai plus soif.
Apporte-moi l’alphabet
l’or ancien des syllabes
où sifflent les vents cosmiques
qu’ils tissent ici la bonne nouvelle
l’arrêtant dans la pierre et l’acier-
qu’elle dépasse l’information émiettée
- la chronique des petites journées.
Au moyen-âge, un filet de lumière traverse
le pain et le livre du moine à son réveil.
Je répète en moi ses gestes
m’obligeant à me souvenir.
Le rossignol et le hibou
ne chantent-ils pas de concert
certaines nuits ?
A la fin du jour, je n'aurai plus soif.
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