mercredi 5 mai 2010

L'énigme de l'arrivée, V.S. Naipaul


Depuis longtemps cet écrivain. Et puis hier, dans un magasin improbable où se vendent des affaires d'occasion, le revoilà, presque neuf, avec la reproduction de De Chirico sur la couverture et je découvre le titre intégral du tableau:
L'ÉNIGME DE L'ARRIVEE ET DE L'APRES-MIDI
et tout est rendu à l'énigme première de la lecture.
La quatrième, mais lit-on les quatrièmes, est on ne peut plus mystérieuse:
En 1950, un adolescent d'origine hindoue quitte les Caraïbes pour devenir écrivain en Angleterre. Trente années plus tard, V.S. Naipaul, auteur consacré, se retire à la campagne et tente de faire le point sur son oeuvre, sur lui-même et sur son pays d'adoption.

Evidemment, j'achète le livre. 2 euros. Et maintenant, dans la bibliothèque, il y aura deux exemplaires de ce livre aimé. Dont voici les premières lignes:

"Les quatre premiers jours, il plut. Je voyais à peine où j'étais. Puis la pluie s'arrêta et, par-delà la pelouse et les dépendances que j'avais devant mon pavillon, je découvris des champs avec des arbres dénudés qui en marquaient les limites; et, dans le lointain, modulées par la lumière, les luisances d'une petite rivière, luisances qui donnaient curieusement, parfois, l'impression de se situer au-dessus du niveau de la terre.
La rivière se nommait l'Avon; ce n'était pas l'Avon qu'on associe à Shakespeare. Plus tard - quand la terre eut pris plus de sens, quand elle eut absorbé une plus grande part de ma vie que la rue où j'avais grandi sous les tropiques - je fus en mesure de donner mentalement aux champs plats et mouillés le nom de "prés noyés" ou "prairies humides", et aux collines peu élevées, aux formes douces que j'avais à l'arrière-plan, le nom de "downs"ou "coteaux".

L'énigme de l'arrivée V.S.Naipaul, traduit par Suzanne Mayoux, Bourgois éd., 1991

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