vendredi 24 septembre 2010

Pélerin parmi les ombres, Boris Pahor



"C'est étrange, il me semble que les touristes qui regagnent leurs véhicules m'observent comme si, soudain, une veste rayée recouvrait mes épaules, comme si mes galoches écrasaient encore les cailloux du chemin. Car si nous ne savons pas comment s'établit en nous le contact entre passé et présent, il n'en est pas moins vrai qu'un fluide imperceptible et puissant nous traverse parfois et que la proximité de cette atmosphère inhabituelle, insolite, fait tressaillir les autres comme une barque sur une vague soudaine. Il est peut-être resté sur moi quelque chose des jours d'autrefois. J'essaie de me concentrer sur cette idée en marchant bien que je sois gêné parce que mon pas est tellement plus souple avec mes sandales légères qu'avec mes chaussures de toile à grosses semelles de bois..."
(...)
"Quoi qu'il en soit, nous sommes semblables en cela aux Juifs et aux Tsiganes; comme ces deux peuples, le nôtre (slovène) a, durant toute l'histoire, résisté à l'assimilation."
Pélerin parmi les ombres, Boris Pahor, La petite Vermillon.

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