lundi 27 septembre 2010

Voix de poètes ce dimanche à La Petite Librairie des Champs

Aurélia Lassaque, Nathalie Riera, S.Deparis et Angèle Paoli à la petite librairie

    
















La voix maternelle s'estompe, abandonnée à sa litanie du matin. (...) Des visages surgissent puis s'effacent dans un même instantané. Un archipel de visages trace des pointillés dans sa mémoire. Qu'y a-t-il de commun entre le hameau de la marine, tapi dans la tiédeur du jour, provisoirement clos sur les souvenirs de l'été, le clocher qui égrène les heures, inlassablement, et d'autres lieux qu'elle a jadis habités, investis et aimés? Elle déroule le ruban de ses souvenirs, ses déambulations le long des vitrines, ses rencontres, ses étonnements. Les "icônes" de l'enfance, découvertes à travers leur lecture commune de Claude-Louis Combet, leurs longues discussions sur les textes de la cruauté.
Angèle Paoli, Carnets de marche, éditions du Petit Pois, Béziers, 2010


la dernière nuit 
personne ne sait que c'est la dernière nuit
comme deux enfants
dans la même chambre

au matin 
l'un n'est plus

en un jour
le mot soeur
de la langue
a disparu

Marielle Anselmo, Jardins, Tarabuste, 2009

Tu t'oublies dans ce chemin. Il serait celui d'un espoir de rencontre, chemin pour tout espoir qui soit.
Chemin de solitude, c'est celui de tous les jours, celui des jours, à chaque pas que tu fais, où quelque chose pèse, bringuebale en toi.
...n'y a pas de chemin, n'y a que cheminer.
Au milieu de quelle solitude? Vers quelle solitude? On ne va pas vers la solitude. C'est pas un but, si ce n'est que tu es seul à marcher vers l'espoir.
Tous ces entiers creusés de tes pas, année après année, sont tes ornières; tu peux en sortir seulement que si tu veux joindre là-haut le replat de la colline, où viendra à toi un vrai visage...
Joël-Claude Meffre, Tiques, propos2 campagne, 2010

Tu as pris le chemin du pays de nuit.

Le désert y est de gel

Et les étoiles s’ennuient.

Ouvre tes bras et creuse,

La poussière sera ton pain,

Tu t’abreuveras de nos larmes.

Vas, vas et ne te retourne pas.

Si tu entends hurler la pierre,

C’est qu’on y grave les lettres de ton nom.

 Aurélia Lassaque, 2010  



  Forcer la note fait mourir le poème, le fait mentir aussi, et finalement me fait dire que le poème n'a jamais existé.
  Le parcours du poème n'est pas de se réduire à une secrète recherche d'harmonie, ni de consigner le malheur ou de s'adonner  à la fuite de ce qui nous désespère. En poésie, il y a ce mur couvert de lierre, ou cette branche esseulée qui porte encore le poids des fruits, ou cette rosée des yeux, ou cette blancheur incantatoire du chemin où nous marchons sans ne jamais cesser de nous retourner, ou ce parfum de fleurs balbutiantes, tout cela qui participe de notre présence au monde, parmi le clair et l'abrupt.
    Alors, pour quelle raison écrire, si ce n'est pour alléger la lumière, et que les mots s'effacent.
Nathalie Riera, Puisque beauté il y a, éditions Lanskine, 2010



CAR LE TEMPS A PASSE. IL REVIENT  A LA TERRE. L'HORIZON NE S'ALIGNE PLUS A L'AVANT DU REGARD MAIS A L'ARRIERE DU DOS. LES LUMIERES DE LA MAISON A LA RENCONTRE DESQUELLES  LE COEUR FORçAIT SA CADENCE, SONT ETEINTES DESORMAIS. EN VERITE, IL N'Y A PLUS DE CIEL. L'INFINI DONT L'éNERGIE TOUTE POLAIRE SUSCITAIT TENSION, PASSION, APPLICATION, FIDELITE, A REPLIE SES AILES ET FERME SES YEUX. 

Claude-Louis Combet, Asymptote, atelier des Grames 2010 


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