mercredi 19 octobre 2011

Pour saluer le départ d'Andréa Zanzotto


Ellébore: ou quoi donc ?


I

En chaque chambre, en chaque secret
interstice je te rencontre, vous rencontre, ellébore
bouquets au pied caché, souterrain
en soignante folie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..... . . .Ellébore
multiples et doux comme vos caresses
de feuilles qui ramènent
de la chambre de la maison
à celle de la petite vallée
plus simplement perdue et mouillée en elle-même ....
et dans son propre hivernal interstice . ... ..
son propre enraciné indice . . . . . . . . . . . . . .. .
de beauté ou obscurité toujours en délire. . ..... .
Si légèrement se donner, caressé . . . . . . . . .. . .. ..
. . . ..en soi, étendu en enthousiasme apaisé . .. .. .
Oh, calme, Calme, ellébore . .... ... . .
sont tes duplicités et tes corolles-caresses .. ......
humbles comme les guéries folies
en ces suites de chambres
subrepticement épanouies et puis récupérées . . ... ....... ..Ellébore
. . . .. .en rampant
Ellébore n'est plus ton nom
en quelques vagues erreurs des saisons
tu es carneval qui est distance et dégringolade
dans le monde renversé où tu t’insinues
par des coteaux domestiques le long d’apaisés et modestes noms
de caméléon à peine visible, mais
présente petite plante petite sœur pour nous peut-être morte
en voulant guérir nos folies –
dans les interstices, dans les chambres harpies
de la maison et non maison, du poème aux plus
menaçantes règles et dissymétries.
Oh adieu à ta carnavalesque .. . . . . . . . . .. . . . .... ..... ..Ellébore
et rose bécotée
soudaine résurgence et puis rapide disparition.
Emporte avec toi ce qu'il y a de plus secret
et surdigne et brûlant de fièvres
dans la lampe torve d’acariens des tapis d'intérieur,
médication que tu rends médication
ton glissement même quand tu te relies à l’idée
de folie, de sorte qu’en la fuyant tu nous gouvernes
. . . . . ..disparaissant-disparaître
. . . . . ..intersticer-fou de feuillets roses
.. . . . . .potion-consommations de feuilles peut-être noire mégère.



..................... . ........de: Conglomerati, Milan, Mondadori, 2009

3 commentaires:

  1. merci pour ce poème du regretté poète

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  2. Ce serait encore mieux en indiquant l'origine de cette belle traduction :
    http://uneautrepoesieitalienne.blogspot.com/2011/06/andrea-zanzotto.html

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