mardi 28 septembre 2010

VOIX de poètes ce samedi à La Petite Librairie des Champs


Daniel Labedan,  Jean-Louis Massot ici avec Pierre Soletti




Les choses plates

Parfois Lucien Quine pense
qu'il n'aime personne
qu'au plus profond de lui
quelque chose est bloqué
ou bien détraqué
je n'y arrive pas
je manque de profondeur se dit-il
mon existence est toute aplatie
comme la photo d'une maison
en lieu et place d'une vraie maison.

Daniel Labedan, Transatlantique, Dessert de Lune

Ongles, paumes, , plantes, chevilles,
Petites et grandes misères.
Au bout du corps les pieds.
La tête à l'autre bout.
Marcher sur la tête pour devenir fou.
Marcher sur les pieds pour aller où?
Depuis l'enfance je regarde mes pieds,
me demandant si je les reconnais
ou
s'ils me sont étrangers.
Je n'ai pas de réponse,
alors je les glisse dans les souliers.
Sylvie Durbec, Chaussures vides, scarpe vuote, Dessert de lune

Quelques aphorismes de Jean-Louis Massot, in Penser pourrir, Les éditions du soir au matin:

Devenir quelqu'un à méconnaître.
Le pire serait de penser qu'on l'a évité.
Marcher derrière un poète ne mène pas nécessairement à la poésie.
Si juillet tombait en hiver, cela n'empêcherait pas les fêtes nationales, mais les militaires se les gèleraient.
Si tu as les les deux pieds dans la merde, n'hésite pas à changer de cordonnier.
On commet des aphorismes parce que l'on n'est pas tout à fait certain que le soleil se lève à l'ouest.
Si vous n'aimez pas cet aphorisme, ne le lisez pas.
Le pire dans le week-end c'est encore le samedi et le dimanche.

MA POESIE EST
TOUTE PETITE
ce mat/
in dans
je me suis
ce matin
réveillé
toute peute
toute petite
je l'ai 
trouvée
ma poésie
toute petite
dans ma cu
isine(...)
Pierre Soletti, Ma poésie est toute petite, Les éditions du soir au matin


- J'ai deux mots à vous dire.
- Je suis sûr qu'il y en a un de trop.

Il ne faut jamais donner des morceaux
de chien aux sucres, ça
peut les rendre méchant.

Je connais un poète, à Saint-Etienne
(Loire), qui habite 4 rue des Mutilés
du travail. C'est peu mais il me
semble que cela méritait d'être dit.

Pierre Autin-Grenier, Le poète pisse dans son violon
(version symphonique)
Les carnets du Dessert de Lune

Tu viens je pars
Je t'envisage
dans ce double mouvement
de cette usure
des contours surgit
toi en entier
fragile dispersé sur un vide

La racine s'élance l'arbre s'étoffe
déploie ses branches pour mille
jeux de lys
Anne-Lise Blanchard, Anonyme euphorbe, Dessert de Lune




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