vendredi 11 septembre 2009

La petite joie de Lucetta Frisa


 

 

La petite joie,

 

Le fil et le crochet et

regarde comment on fait et apprends toi aussi

un point après l’autre et puis

la mystérieuse façon de tourner

et commençait alors l’escargot

qui grandissait à chaque rang.

Je regardais tes mains.

De là m’est venue la maladie

de chercher toujours le début de chaque chose.

Mais aucune n’a de prise

pour se laisser attraper.

Il faut des stratégies pour ne pas se blesser.

Au-delà de ce paradis je n’attends rien du destin

ni de ses cercles dentelles horoscopes  guirlandes

à la main des saintes qui savent  faire fleurir

les graines et défaire les nœuds gordiens.

Et je regarde mes doigts  oisifs

qui serrent  encore crayons

petites peaux triturées

- et ce temps à perdre, vide.

Je te rends tout cela

 ne gardant que mon rêve dont je ne me  souviens pas

oh ce rêve qui commença avec toi

resté à tourner en rond entre tes mains

et pas même toi le savais

- nous étions deux déesses qui ne savent rien

parce qu’on ne guérit pas

on ne marche plus

on ne peut plus

- on fait seulement semblant.

 

 

extrait de Ritorno alla spiaggia

(Retour à la plage),

recueil de Lucetta Frisa, poésies 2001-2007

aux éditions La vita felice, Milan

 

 

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