mardi 29 septembre 2009

Lalla ou le chant des sables, d'Angèle Paoli, aux éditions Terres de femmes

Lalla tressaillit dans son sommeil. Elle continuait de s'enrouler sur elle-même, consciente que son corps se rétractait au fur et à mesure que grandissait la rumeur. Elle pensa confusément au tambour des dunes dont lui avaient parlé ses frères. Elle voulut se secouer mais n'y parvint pas. Dans les alvéoles de sa pensée endolorie, les milliards de grains de sable se heurtaient sournoisement dans le revers des ergs. Le souffle froid et piquant des rouleaux gagnait en force sur l'étendue désertique de son corps. Instinctivement, Lalla se recroquevilla encore davantage. Elle sentait  ses membres se raidir, se déchirer sous l'effet des morsures du sable. C'était donc ça! Sa langue se plia, se déplia, se plia à nouveau dans sa bouche. Il lui sembla qu'elle allait se déchirer...

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