samedi 7 novembre 2009

L'homme est un grand faisan sur la terre, d'Herta Müller


Il est des rencontres qu'on attendait et qui tout à coup, presque par hasard, se produisent. La lecture d'H.M. prix Nobel de littérature 2009 est à coup sûr une aventure nécessaire.

"La chanson
   Les porcs tachetés du voisin grognent bruyamment. Un troupeau dans les nuages. Ils traversent la cour. Les feuilles ont tissé une toile qui enserre la véranda. Chaque feuille a une ombre.
   Une voix d'homme chante dans une rue voisine. La chanson ondoie à travers les feuilles."La nuit, le village est très grand, se dit Windisch, et le bout du village est partout."
   Windisch connaît cette chanson.

J'allais un jour en ville
J'allais donc à Berlin
                           Tirila-la-la, tirila-la-la, tirila-la-la-lin

  La véranda devient plus haute quand il fait sombre. Quand les feuillages ont de l'ombre. Poussée tellurique sous le carrelage. Vers le haut. Sur une tige. Arrivée à une certaine hauteur, elle se case; La véranda s'effondre. Sur place. Quand le jour revient, on ne voit pas que la véranda a poussé et qu'elle est retombée.
  Windisch sent la poussée sur les pierres. devant lui, il y a une table vide. Sur la table, la frayeur. La frayeur est dans la poitrine de Wendisch. Il la sent comme une pierre dans la poche de son pantalon.
  La chanson enlace le pommier. (...)"


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire