vendredi 29 octobre 2010
Vincent Van Gogh
samedi 23 octobre 2010
la huppe de Virginia, éditions des Aresquiers



La Huppe de Virginia verra le jour pour la première fois à Marseille le 30 octobre au salon du Livre d'artiste...et je m'en réjouis avec Véronique Agostini, maître d'oeuvre du projet!
mercredi 20 octobre 2010
Jeu et théorie du Duende, FG Lorca
Dedans le jardin
sera ma fin.
Dedans les rosiers
on va me tuer.
Pour cueillir, ma mère,
la rose, je vins,
je trouvai la mort
dans le jardin.
Pour couper, ma mère,
la rose j’allai,
je trouvai la mort
dedans les rosiers.
Dedans le jardin
sera ma fin.
Dedans les rosiers,
on va me tuer.
(…)
Par l’idée, par le son, ou des mimiques, le duende aime à être au bord du puits dans une lutte franche avec celui qui crée. L’ange ou la muse s’échappent avec un violon ou un compas, mais le duende vous blesse et c’est dans la guérison de cette blessure qui ne se ferme jamais que setrouve ce qu’il y a d’insolite, d’inventé dans l’œuvre d’un homme.
La vertu magique d’un poème consiste à être toujours chargé de duende pour baptiser d’eau sombre tous ceux qui le regardent…
JEU ET THEORIE DU DUENDE, Federico Garcia Lorca
mardi 19 octobre 2010
La mer, la mère, le LIvre du Fils, C.L.Combet
Le sexe de l'amante s'était détaché du sexe de la mère, comme on a vu, en des temps fabuleux, des chapelets d'îles larguer leur continent matriciel et gagner le large des océans, chaque île bien fendue, chaque île crêpelue, chaque île farfouillue et l'amante en tête, capitale. Capitale de mon désir, songeait le fils, et capitale de mon avenir, femme à la proue.
vendredi 15 octobre 2010
Marseille, encore, Supervielle, Débarcadères, 1927
Marseille », Débarcadères, 1927.
Marseille sortie de la mer, avec ses poissons de roche ses coquillages et l’iode,
Et ses mâts en pleine ville qui disputent les passants,
Ses tramways avec leurs pattes de crustacés sont luisants d’eau marine,
Le beau rendez-vous de vivants qui lèvent le bras comme pour se partager le ciel,
Et les cafés enfantent sur le trottoir hommes et femmes de maintenant avec leurs yeux de phosphore ,
Leurs verres, leurs tasses, leurs seaux à glace et leurs alcools,
Et cela fait un bruit de pieds et de chaises frétillantes.
Ici le soleil pense tout haut, c’est une grande lumière qui se mêle à la conversation,
Et réjouit la gorge des femmes comme celle des torrents dans la montagne,
Il prend les nouveaux venus à partie, les bouscule un peu dans la rue,
Et les pousse sans un mot du côté des jolies filles.
Et la lune est un singe échappé au baluchon d’un marin
Qui vous regarde à travers les barreaux légers de la nuit.
Marseille, écoute-moi, je t’en prie, sois attentive,
Je voudrais te prendre dans un coin, te parler avec douceur,
Reste donc un peu tranquille que nous nous regardions un peu
O toi toujours en partance
Et qui ne peux t’en aller
A cause de toutes ces ancres qui te mordillent sous la mer.
mercredi 13 octobre 2010
Tentatives nuageuses/tentation des nuages
Tentatives nuageuses
Il fait souvent des « tentatives nuageuses », comme il les définit lui-même. Il se met à la fenêtre, se soulève sur la pointe des pieds, allonge le cou, ferme les yeux, puis, doucement, commence à balancer la tête. Jusqu’à ce que tout le corps oscille. Sa mère lui ordonne en hurlant de retourner à ses devoirs. Le beau-père s’isole dans sa chambre. Son frère ricane. Mais lui, obstiné, continue ses « tentatives nuageuses ». Aux psychologues qui l’interrogent à propos de son enfance, il répond en riant : « Moi ? Jamais eu d’enfance. Ces deux hommes et cette femme qui me persécutent, ils en ont eu une. Moi non. Je suis léger. Très léger. »
mardi 12 octobre 2010
Mineur, un poème de Belem
n'en reste
samedi 9 octobre 2010
EST MORTE, Gertrude Stein, texte trouvé dans une revue suisse, LETTRES, de 1944
Un hôtel à la campagne n'a pas le même aspect qu'un hôtel dans une ville mais il l'a dans une petite ville. Ils allèrent tous à 'enterrement. Ils passèrent auprès du corps, ils baisèrent le crucifix, ils reçurent des bouffées d'encens et s'approchèrent de là où tous les cinq, peut-être davantage, se tenaient debout. Ce n'était pas si terrible.
Ils trouvèrent naturel qu'elle mourût. Elle tomba dans la cour sur le trottoir de ciment et se cassa les reins mais ne mourut point et ne sut pourquoi. Cinq jours après elle était morte.
Comprenez-vous ce que je dis.
jeudi 7 octobre 2010
Puisque beauté, il y a, Nathalie Riera et ce tableau, là, devant moi, d'Henri Darrasse,
Ce que j'aime entendre d'un poème : des notes d'air et de basalte; des désirs de disculpations, des virevoltes de danseurs; des déserts de cailloux; notes noires et blanches de nos joies.
mercredi 6 octobre 2010
Pour Paul Nizon, la fourrure de la truite
vendredi 1 octobre 2010
Quand les poèmes dialoguent: Le roi de soie blonde et le désir de soie, Aurélia Lassaque et Sylvie Durbec
Lo rei de seda saura
Engana l’aucelum e tuteja l’aura.
Quilhat dins l’èrba salvatja
A perdut sos uèlhs
Raubats a la vèsta d’un soldat.
Tres gojats son venguts
Qu’an escampat sas tripas pel sòl
Per i prene qualque dròlla mal pintrada.
Privat de son còs de seda saura,
L’espaurugal
Fa de sòmis descabestrats
Que desvarian los aucèls.
Il trompe les oiseaux et il tutoie le vent.
Dressé dans l'herbe sauvage
Il a perdu ses yeux
Volés à la veste d'un soldat.
Trois jeunes hommes sont venus
Qui ont répandu ses tripes sur le sol
Pour y prendre quelque fille mal mise.
Privé de son corps de soie blonde,
L’épouvantail
Fait des rêves débridés
Qui égarent les oiseaux.
Aurélia Lassaque, Ombras de luna
la main retient la colline
et les jambes entrouvrent le fleuve
on le distingue à peine à cause que
sa chevelure empêche de voir
si elle est faite d'oiseaux mouvants
ou de pins balancés par le vent
on dit de lui que son corps est de soie blonde
moi je crois que sa peau a la douceur
de ce qui s'en va doucement de soi
emporté par le temps et qui - parfois -
nous revient aux lèvres
un baiser une caresse et tout aussitôt
s'emporte au loin et chavire
la main ne retient rien
les jambes se déprennent
reste le chant
celui d'un désir de soie blonde