Lo rei de seda saura
Engana l’aucelum e tuteja l’aura.
Quilhat dins l’èrba salvatja
A perdut sos uèlhs
Raubats a la vèsta d’un soldat.
Tres gojats son venguts
Qu’an escampat sas tripas pel sòl
Per i prene qualque dròlla mal pintrada.
Privat de son còs de seda saura,
L’espaurugal
Fa de sòmis descabestrats
Que desvarian los aucèls.
Il trompe les oiseaux et il tutoie le vent.
Dressé dans l'herbe sauvage
Il a perdu ses yeux
Volés à la veste d'un soldat.
Trois jeunes hommes sont venus
Qui ont répandu ses tripes sur le sol
Pour y prendre quelque fille mal mise.
Privé de son corps de soie blonde,
L’épouvantail
Fait des rêves débridés
Qui égarent les oiseaux.
Aurélia Lassaque, Ombras de luna
la main retient la colline
et les jambes entrouvrent le fleuve
on le distingue à peine à cause que
sa chevelure empêche de voir
si elle est faite d'oiseaux mouvants
ou de pins balancés par le vent
on dit de lui que son corps est de soie blonde
moi je crois que sa peau a la douceur
de ce qui s'en va doucement de soi
emporté par le temps et qui - parfois -
nous revient aux lèvres
un baiser une caresse et tout aussitôt
s'emporte au loin et chavire
la main ne retient rien
les jambes se déprennent
reste le chant
celui d'un désir de soie blonde
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