lundi 1 mars 2010

Correspondance Gustave Roud-Philippe Jacottet


G.R à P.J

Carrouges, 2 nov. 65

Mon cher ami,
Des averses de soleil et de pluie alternent autour de notre maison de novembre et comme celle du général dans Rimbaud, elle est toute cernée par "l'essaim des feuilles d'or". Le grand tilleul en effet se dépouille sous les bourrasques - un faux incendie qui sans réchauffer le coeur le fascine. Depuis que j'ai reçu votre grand"sermon" dominical, je n'ai d'ailleurs plus besoin de ce réchauffement, tant la chaleur de votre message m'a apporté de réconfort: un réconfort durable qui me permet d'attendre sans perdre courage et de ne plus avoir le vertige devant une solitude devenue presque absolue par manque d'échanges avec le"monde", êtres et paysages. 
(...)
Votre
Gustave Roud

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