dimanche 7 mars 2010

Marina Tsvetaeva, la langue et le poète


"Écrire des poèmes, c’est déjà traduire, de sa langue maternelle dans une autre, peu importe qu’il s’agisse de français ou d’allemand. Aucune langue n’est langue maternelle. Écrire des poèmes, c’est écrire d’après. C’est pourquoi je ne comprends pas qu’on parle des poètes français ou russes, etc. Un poète peut écrire en français, il ne peut pas être un poète français. C’est ridicule."
Lettre à Rilke

    Une danse
Dans les hauteurs! comme lorsqu'on sort
D'une clinique: d'abord la terre aggrave
Le danseur, puis ses jambes n'appuient plus
Sur rien. Fin du fond, et cependant dureté
Aussi solide que la glace! Loi universelle
Des absences: d'abord le ferme ne soutient
Plus, mais ensuite aucune chance de se laisser
Choir dans le lourd. Naiäde, Péri? Non pas!
La vieille paysanne de l'histoire du verger!
Chute ancestrale du corps qu'on précipite
A travers l'eau (Le choc dans l'onde,
L'éclaboussement, le fond sablonneux)
Déliaison absolue de la terre.
Troisième air - fin du plein.

M.T, Le poème de l'air, traduit par Jacques Darras, Le Cri/In'hui éd.

2 commentaires:

  1. Je ne connaissais pas cette lettre de Marina Tsvétaeva: elle est très juste et très belle!
    Merci pour ce site plein de belles ressources.

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  2. Merci à vous de vous y promener...
    Sylvie Durbec

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